
Paris vu par le cinéma

"Paris, je t'aime" de 22 réalisateurs différents
France, 2006, 1h50, couleur, avec Fanny Ardant, Julie Bataille, Leïla Bekhti, Juliette Binoche...
Liste des court-métrages
• Montmartre - écrit et réalisé par Bruno Podalydès
• Quais de Seine - écrit et réalisé par Gurinder Chadha
• Le Marais - écrit et réalisé par Gus Van Sant
• Tuileries - écrit et réalisé par Joel et Ethan Coen
• Loin du 16e - écrit et réalisé par Walter Salles et Daniela Thomas
• Porte de Choisy - écrit et réalisé par Christopher Doyle
• Bastille - écrit et réalisé par Isabel Coixet
• Place des Victoires - écrit et réalisé par Nobuhiro Suwa
• Tour Eiffel - écrit et réalisé par Sylvain Chomet
• Parc Monceau - écrit et réalisé par Alfonso Cuaron
• Quartier des Enfants Rouges - écrit et réalisé par Olivier Assayas
• Place des fêtes - écrit et réalisé par Oliver Schmitz
• Pigalle - écrit et réalisé par Richard LaGravenese
• Quartier de la Madeleine - écrit et réalisé par Vincenzo Natali
• Père-Lachaise - écrit et réalisé par Wes Craven
• Faubourg Saint-Denis - écrit et réalisé par Tom Tykwer
• Quartier Latin - écrit par Gena Rowlands, réalisé par Gérard Depardieu et Frédéric Auburtin
• 14e arrondissement - écrit et réalisé par Alexander Payne

Une actrice s'éprenant d'un aveugle (Natalie Portman et Melchior Beslon) - (http://magnoliaforever.wordpress.com)

L'histoire de la rencontre amoureuse entre deux mimes. (Yolande Moreau et Paul Putner) (www.fanpop.com)

Une étrangère donnant sa vision de Paris, et découvrant son amour pour la capitale. (Margo Martindale) - (thefrenchproject.blogspot.fr/)

Une actrice s'éprenant d'un aveugle (Natalie Portman et Melchior Beslon) - (http://magnoliaforever.wordpress.com)
Analyse d'un extrait vidéo
Ce court-métrage a été tourné en décor réel, sur la Place de Fêtes. Toute l'intrigue se construit autour d'un flashback qui nous fais comprendre l'histoire au fur et à mesure. En effet, le début apparaît presque comme un rêve, un dialogue surréaliste. Mais progressivement nous comprenons ce que ce personnage fait là. Oliver Schmitz a choisi de montrer un Paris loin des clichés et des sentiers touristiques. L'emploi d'un filtre qui affadit les couleurs renforce cette idée.
Le plan final est particulièrement symbolique, les mains tremblantes de la jeune femme tenant à bout de force deux tasses de café met en évidence le message solidaire que veut faire passer le cinéaste. Mais c'est également une mise en valeur du temps qui passe : il faut profiter de la vie et vivre l'instant présent avant qu'il ne soit trop tard.
Une véritable déclaration d'amour
Tous les courts-métrages de ce film collectif ont pour fil conducteur une histoire d'amour. Sont développés la naissance de passion, l'évolution de relations, la redécouverte d’un amour perdu, l'amitié et les relations familiales… En dépit de l'omniprésence de l'amour, Paris joue un rôle essentiel dans l'ambiance des scènes, associée dans l'imaginaire collectif à la ville romantique par excellence. De plus, les récits sont servis par un casting hétéroclite, composé de célèbres acteurs comme de parfaits inconnus. Ces aventures sont construites sur des stéréotypes de la vie parisienne comme sur des faits réels et sont servis par autant de genres cinématographiques différents qu’il y a de réalisateurs. Ces derniers confèrent à Paris une place romanesque où la ville prête à l'imagination d'intrigues, à la rêverie… Aucun décor ne fut reconstitué, chaque scène est tournée dans Paris même.
Certains courts-métrages se sont principalement focalisés sur l'aspect romantique de la ville parisienne, avec de nombreuses relations amoureuses naissantes comme dans "Montmartre" de Bruno Podalydès, "Quais de Seine" de Gurinder Chadha, "Porte de Choisy" de Christopher Doyle, "Tour Eiffel" de Sylvain Chomet, "Quartier des Enfants Rouges" d'Olivier Assayas, et enfin – la plus belle histoire de toutes sans doute – "Faubourg Saint-Denis" de Tom Tykwer. Le thème de l’amour renaissant de ses cendres est également abordé, des couples se retrouvent comme dans "Bastille" d'Isabel Coixet ou encore "Pigalle" de Richard LaGravenese, mais également "Père-Lachaise" de Wes Craven. Des déclarations d'amours sont également mises en scène, quelque peu surprenantes comme dans "Place des fêtes" d' Oliver Schmitz.
Même si le thème principal est basé sur l'Amour, les réalisateurs ont voulu montrer une autre vision de Paris que la vision qu’en ont les touristes qui y débarquent. Certains réalisateurs comme Christopher Doyle avec "Porte de Choisy", Walter Salles et Daniela Thomas avec " Loin du 16e" ou encore le sud-africain Oliver Schmitz avec "Place des Fêtes" laissent apparaître un Paris bigarré, avec ses milieux sociaux où la vie est difficile. Ce dernier met en scène un homme de couleur se faisant renvoyer de son travail, puis de son logement et enfin poignardé sur la Place des Fêtes par une bande d'inconnus. Aucun stéréotype n'apparaît ici : c'est la pure et dure réalité de la vie dans ces milieux sociaux difficiles et bigarrés, bien loin des quartiers chics et touristiques.
Le court-métrage "14 Arrondissement", d'Alexander Payne, clôturant le film, résume bien le message général. En effet, il met en scène une touriste américaine touchante qui est tombée amoureuse de Paris, sans pouvoir vraiment en expliquer les raisons. « Paris, je t’aime », voilà ce message que tous ces cinéastes ont voulu faire passer, leur amour pour la capitale française.