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"Paris brûle t-il ?" de René Clément

France, 1966, 2h 50min, noir et blanc, avec Jean-Paul Belmondo, Charles Boyer, Leslie Caron...

Synopsis

Août 1944 : les alliés se rapprochent de Paris. Hitler nomme le général Von Choltitz gouverneur général de Paris, avec ordre de détruire la capitale en cas d'offensive. D'un autre côté, la Résistance s'impatiente et commence à se lancer dans des actions avec pour résultat de s'emparer de plusieurs bâtiments officiels. Malheureusement, ils sont pauvres en armes et en munitions et ils comptent ardemment sur l'aide des alliés dont le plan initial était de contourner la ville... (imbd)

Analyse d'un extrait vidéo

Paris apparaît ici comme un symbole et non plus comme la simple capitale. Elle vit la résistance, elle est la Résistance. Hitler voulait avant tout faire passer un message lorsqu'il ordonna la mise en cendre de la ville : si le monde ne peut être nazi alors il doit être détruit. Ici, la capitale montrera son importance, sa grandeur dans cette lutte.



Cette importance sera mise en valeur par la Cathédrale de Notre-Dame. Elle est à la fois témoin, mais aussi actrice dans la résistance. Elle est présente dans le conflit, et joue un rôle majeur et essentiel dans le film. Elle sera filmée en contre plongé, comme si cette grande Dame imposait son pouvoir, le pouvoir de la résistance. De nombreux plans mettent en valeur son importance capitale, comme sur ses toits, où les résistants guettent les rues parisiennes. Avec ces vues en plongée, nous sommes immergés dans les rues du Paris d'août 1944 comme si nous appartenions, nous aussi, à la résistance. C'est une merveilleuse mise en abyme : cette cathédrale au riche passé historique contemple le présent qui se fera Histoire...

Paris libéré

Cette adaptation du livre de Larry Collins et Dominique Lapierre avait pour objectif de surpasser ce que René Clément avait déjà réalisé dans Le jour le plus long (1962) : une volonté d'offrir une œuvre encore plus marquante.


Le tournage du film se fit en août 1945 juste avant la modification du centre ville de la capitale par des travaux d'urbanisation. "C'était le moment où jamais de le faire, puisque c'était le dernier moment pour tourner le film de Paris qui avait connu l'Occupation" explique Denitza Bantcheva, spécialiste du cinéma de René Clément. Il n'y eu donc aucune reconstruction des décors – juste le besoin de cacher quelques panneaux publicitaires ainsi que des antennes de télévision –, toutes les scènes ont été tournées sur les lieux où les évènements ont eu réellement lieu, sauf pour les scènes de batailles de la rue de Rivoli, où la prise en studio fut obligatoire pour ne pas gêner la circulation et la vie parisienne. C'est également pour cette raison que les prises se faisaient tôt, à cinq heures du matin, lorsque Paris sommeillait encore.


Avec le soutient du gouvernement français pour ce long métrage, ce dernier peut être considéré comme un véritable documentaire sur l'organisation de la résistance française durant l'Occupation, ainsi que sur celle de l'armée allemande occupant Paris. Par ailleurs, des images d'archives ont été intégrées pour enrichir la représentation sous l'Occupation, par exemple certaines images d'archive ont été utilisées pour faire apparaître le Général de Gaulle dans le film, car ce dernier refusait d'être représenté sur les écrans.
Grâce à une distribution aussi exceptionnelle – composée de Jean-Paul Belmondo, Charles Boyer, Leslie Caron, Jean-Pierre Cassel, Alain Delon, Claude Rich, Kirk Douglas, Yves Montand ou encore Anthony Perkins – le film ne pouvait être qu'une réussite, malgré les critiques et la déception de René Clément face au résultat final de son œuvre. Parmi les 20 000 figurants nécessaires pour la production, nous retrouvons également les célèbres Michel Fugain et Michel Sardou dans le rôle de résistants. Ce long métrage vu nominé aux Oscars  de 1967 dans les catégories suivante : "meilleur direction artistique" (Pierre Guffroy), "meilleur décor" (Willy Holt) et "meilleur photographie" (Marcel Grignon), par ailleurs, Maurice Jarre a été cité la même année lors de Golden Globe pour la composition musicale du film.

Paris brûle-t-il ? est avant tout un témoignage exclusif et documenté de notre histoire, n'ayant en aucun cas donné une version romancée de la libération.

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